Vousavez souhaitĂ© appeler mon attention sur l’annonce rĂ©cente du risque de suspension du financement des actions de formation des artisans par le Fafcea, le Fonds d’assurance formation des chefs d’entreprise artisanale, Ă  compter du 15 mars 2019. Cet organisme a fait part Ă  mon ministĂšre de difficultĂ©s dans le financement des formations des artisans en raison d’un LesdĂ©putĂ©s ont dĂ©noncĂ© ce 27 juillet «l’extraterritorialité» amĂ©ricaine qui impose aux citoyens français nĂ©s aux Etats-Unis d’y payer des impĂŽts, en approuvant contre l’avis du gouvernement un amendement symbolique sans portĂ©e sur les conventions internationales. Cela fait 30 ans que les Etats-Unis abusent de leur situation d’impĂ©rialisme juridique pour appliquer Eton sait aussi que depuis quelques annĂ©es se produisent des tirs accidentels plus nombreux mais mortels entre enfants Ă  la maison et qui peuvent ĂȘtre trĂšs jeunes C’est hallucinant. chargement RĂ©pondre. Madalton dit : 02/09/2019 Ă  10:25. En Floride, un pĂšre a tuĂ© accidentellement son fils de 14 ans quand une douille a rebondi sur le mur et est revenu dans Dansun arrĂȘt rendu le 19 juillet 2019, le Conseil d’Etat rejette ce recours.Il indique que si le traitement créé par l’arrĂȘtĂ© du 5 octobre 2015 a pour finalitĂ© de lutter contre la fraude et l’évasion fiscales, il doit ĂȘtre regardĂ© comme ayant parmi ses objets la prĂ©vention, la recherche, la constatation ou la poursuite des infractions pĂ©nales.DĂšs lors, il est au nombre des Aujourdhui est un grand jour s'est fĂ©licitĂ© dans un communiquĂ© Fabien Lehagre, prĂ©sident de l'Association des AmĂ©ricains accidentels. C'est un grand pas en avant pour contrer les effets Vula procĂ©dure suivante : Par une dĂ©cision du 2 juillet 2021, le Conseil d'Etat statuant au contentieux, saisi, sous les nos 437141 et 437142, des requĂȘtes de l'association Md2p7. L'arrĂȘt Association Elena rendu par le Conseil d'État le 19 novembre 2021 suscite dĂ©jĂ  l'attente fiĂ©vreuse des administrativistes. Sera-t-il retenu dans la prochaine Ă©dition des "Grands ArrĂȘts", ouvrage annuel de nature biblique qui explique aux Ă©tudiants Ă©blouis quelles dĂ©cisions du Conseil d'État-protecteur-des-libertĂ©s-publiques doivent entrer dans l'histoire, et surtout ce qu'ils doivent en retenir ?Nous n'avons pas la rĂ©ponse Ă  cette question brĂ»lante mais on constate d'emblĂ©e que l'arrĂȘt Association Elena, comme beaucoup de "Grands ArrĂȘts", ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt immĂ©diat. Un contentieux complexeIl s'inscrit dans un contentieux relativement complexe. L'association des avocats Elena a en effet demandĂ© au Conseil d'État l'annulation de la dĂ©libĂ©ration du 5 novembre 2019 par laquelle le conseil d'administration de l'Office français de protection des rĂ©fugiĂ©s et apatrides OFPRA a fixĂ© la liste des pays considĂ©rĂ©s comme Ă©tant des pays d'origine sĂ»rs. En principe, une personne originaire de l'un de ces pays ne peut obtenir l'asile, dĂšs lors qu'il "veille au respect des principes de la libertĂ©, de la dĂ©mocratie, de l'Ă©tat de droit, ainsi que des droits de l'homme et des libertĂ©s fondamentales". Durant l'instruction de ce recours pour excĂšs de pouvoir, la mĂȘme association requĂ©rante demande l'abrogation partielle de cette dĂ©libĂ©ration, portant sur l'ArmĂ©nie, la GĂ©orgie et le un premier arrĂȘt du 2 juillet 2021, le Conseil d'État annule la dĂ©libĂ©ration en tant qu'elle maintient sur la liste les RĂ©publiques du BĂ©nin, du SĂ©nĂ©gal et du Ghana. Pour la GĂ©orgie et l'ArmĂ©nie, il sursoit Ă  statuer renvoie Ă  la section du contentieux les conclusions Ă  fin d'abrogation. PrĂ©cisĂ©ment, l'arrĂȘt du 19 novembre 2021 est essentiel dans la mesure oĂč il dĂ©clare recevables les conclusions Ă  fin d'abrogation. Mais il ne prĂ©sente aucun intĂ©rĂȘt immĂ©diat, car le Conseil refuse cette abrogation. L'ArmĂ©nie et la GĂ©orgie demeurent donc sur la liste des pays d'origine sĂ»re, car le juge ne constate pas de dĂ©gradation significative de la situation politique dans ces l'on se rassure. Il n'est pas nĂ©cessaire de prĂ©senter un intĂ©rĂȘt immĂ©diat pour ĂȘtre qualifiĂ© de "Grand ArrĂȘt". C'est le raisonnement du Conseil d'État qui est nouveau, car il nuance fortement le principe traditionnel selon lequel la lĂ©galitĂ© d'un acte administratif s'apprĂ©cie Ă  la date Ă  laquelle il a Ă©tĂ© pris. Cette rĂšgle est parfaitement logique si l'on considĂšre que le recours pour excĂšs de pouvoir s'analyse comme un "procĂšs fait Ă  un acte", selon la formule bien connue d'Edouard LaferriĂšre. La consĂ©quence en est que l'annulation, si elle intervient, s'applique erga omnes et non au seul point d'aboutissement d'une jurisprudence ancienneCette rĂšgle, dans sa rigueur mĂȘme, prĂ©sente toutefois l'inconvĂ©nient de ne pas toujours permettre au Conseil d'assurer le respect du principe de lĂ©galitĂ©. La rapporteure publique, Sophie Roussel, met ainsi en Ă©vidence l'exigence posĂ©e par l'arrĂȘt Dame Lamotte de 1950, aux termes duquel le recours pour excĂšs de pouvoir a pour objet d'"assurer, conformĂ©ment aux principes gĂ©nĂ©raux du droit, le respect de la lĂ©galitĂ©". Pour assurer le respect de la lĂ©galitĂ© actuelle, et non pas de la lĂ©galitĂ© ab initio Ă  la date de l'acte, le juge administratif a dĂ©veloppĂ© plusieurs jurisprudences de contournement, Ă©volution commencĂ©e avec l'arrĂȘt Despujol dĂšs 1930. Le contentieux du "refus de faire", permet ainsi Ă  un administrĂ© de demander l'abrogation ou la modification d'un acte. Le silence gardĂ© sur cette demande permet alors de lier le contentieux et de susciter un arrĂȘt sur la lĂ©galitĂ© actuelle de l'acte. Cette brĂšche a ensuite Ă©tĂ© Ă©largie par une jurisprudence constante, jusqu'Ă  l'arrĂȘt d'AssemblĂ©e Association des AmĂ©ricains accidentels du 19 juillet 2019. Celui-ci affirme dĂ©sormais clairement que le contentieux des dĂ©cisions de refus s'apprĂ©cie au regard des rĂšgles applicables non plus Ă  la date des faits mais Ă  la date de l' dĂ©cision Association Elena du 19 novembre 2021 Ă©largit encore cette jurisprudence au contentieux du recours pour excĂšs de pouvoir traditionnel, et non plus seulement au contentieux du refus de faire. Il prĂ©cise donc que "saisi de conclusions Ă  fin d'annulation recevables" il peut Ă©galement, Ă  titre subsidiaire, ĂȘtre saisi de "conclusions Ă  fin d'abrogation". Il peut alors prononcer lui-mĂȘme l'abrogation de l'acte s'il constate un "changement de circonstances de droit ou de fait postĂ©rieur Ă  l'acte contestĂ©". Cette Ă©volution offre ainsi une nouvelle possibilitĂ© de contester un acte devenu illĂ©gal et de demander directement au juge son abrogation, quand bien mĂȘme il serait rapporteure publique fonde cette Ă©volution sur une analyse trĂšs gĂ©nĂ©rale du principe de lĂ©galitĂ©. Sur le fond, l'importance de l'arrĂȘt pourrait d'ailleurs ĂȘtre nuancĂ©e. En abrogeant l'acte devenu illĂ©gal, le Conseil d'État ne fait que rappeler Ă  l'administration son obligation d'abroger un acte devenu illĂ©gal, obligation affirmĂ©e dĂšs l'arrĂȘt Ponard du 14 novembre 1958. Le Palais Royal. François-Étienne Villeret. circa 1850 La politique jurisprudentielleLes causes de cette Ă©volution ne doivent pas ĂȘtre recherchĂ©es dans le seul contentieux administratif mais plutĂŽt dans la politique jurisprudentielle. Il s'agit sans doute de redresser la barre, Ă  un moment oĂč le contentieux administratif est dominĂ© par la procĂ©dure de rĂ©fĂ©rĂ©, jugĂ©e plus rapide et plus efficace que le recours pour excĂšs de pouvoir. Les conclusions de la rapporteure publique Ă©voquent ainsi un risque de "dĂ©monĂ©tisation du recours pour excĂšs de pouvoir", observant, Ă  juste titre, que le juge des rĂ©fĂ©rĂ©s exerce un contrĂŽle moins Ă©tendu. Elle oublie d'ajouter qu'il statue le plus souvent seul, et qu'il lui arrive d'Ă©carter des demandes par une "ordonnance de tri" qui intervient sans aucune audience. Sophie Roussel observe plus largement que "le rapport au temps des justiciables et de leur juge a changĂ©". Elle dĂ©nonce un recours pour excĂšs de pouvoir "figĂ© dans une orthodoxie conceptuelle". L'arrĂȘt Association Elena a donc pour finalitĂ© de dĂ©construire l'image d'une juridiction coupĂ©e du contexte dans lequel elle rend ses dĂ©cisions, et Ă©loignĂ©e des attentes des requĂ©rants. Une telle motivation semble tout Ă  fait d'actualitĂ©, Ă  une Ă©poque oĂč le Conseil d'État fait l'objet d'une certaine contestation, accusĂ© d'ĂȘtre au coeur d'un "État profond" bien Ă©loignĂ© des prĂ©occupations des citoyens. Donnant une image positive du juge administratif-protecteur-des-libertĂ©s, on peut penser que la dĂ©cision a de bonnes chances de rejoindre le cortĂšge admirable des "Grands ArrĂȘts".Sur le contrĂŽle du juge administratif Chapitre 3, section 3, § 1, B du Manuel de LibertĂ©s publiques sur internet. Nombreux sont les "amĂ©ricains accidentels" qui manquent involontairement Ă  leur obligations fiscales envers le Services des impĂŽts amĂ©ricain. La streamlined procedure » permet aux contribuables amĂ©ricains dont l’omission de divulguer leurs actifs ou revenus dĂ©tenus Ă  l’étranger Ă©tait non intentionnelle de rĂ©gulariser leur situation, et d’éviter de potentielles pĂ©nalitĂ©s. Les Etats-Unis imposent l’ensemble des revenus mondiaux de leurs citoyens. MĂȘme ceux n’y ayant jamais vĂ©cu doivent remplir annuellement une dĂ©claration de revenus fĂ©dĂ©rale. Les citoyens amĂ©ricains doivent Ă©galement produire une dĂ©claration FBAR Foreign Bank and Financial Accounts. Cela permet de signaler les comptes bancaires et financiers dĂ©tenus Ă  l’étranger. Elle est obligatoire dĂšs lors que les comptes Ă  l’étranger contiennent plus de $ Ă  n’importe quel moment de l’annĂ©e. La notion de compte est apprĂ©ciĂ©e largement. Elle n’est pas limitĂ©e aux comptes bancaires mais comprend aussi les comptes de placements, polices d’assurance, etc. La dĂ©claration FBAR se fait en remplissant le formulaire FinCEN Form 114 ». Il est Ă  remplir chaque annĂ©e le 15 avril suivant l’annĂ©e dĂ©clarĂ©e au plus tard. Toutefois, une prolongation au 15 octobre est automatiquement garantie chaque annĂ©e. De nombreuses personnes sont nĂ©es aux Etats-Unis et dĂ©tiennent la nationalitĂ© amĂ©ricaine sans y avoir jamais rĂ©ellement vĂ©cu. Ces personnes sont surnommĂ©es amĂ©ricains accidentels’. Ces amĂ©ricains accidentels sont soumis Ă  l’impĂŽt amĂ©ricain du fait de leur nationalitĂ©. Or, nombreux l’apprennent trop tard et constatent qu’ils ont manquĂ© plusieurs annĂ©es de dĂ©clarations de revenus et de dĂ©clarations FBAR. En principe, l’absence de dĂ©claration FBAR peut entraĂźner des pĂ©nalitĂ©s allant jusqu’à $ par omission. De plus, la pĂ©nalitĂ© peut s’élever Ă  $ ou 50% du solde du compte au moment de l’omission s’il est prouvĂ© que celle-ci Ă©tait volontaire. A cela s’ajoutent des pĂ©nalitĂ©s criminelles. En revanche, en cas d’omission involontaire, les pĂ©nalitĂ©s peuvent ĂȘtre Ă©cartĂ©es. Il faut pour cela passer par une procĂ©dure simplifiĂ©e streamlined procedure pour fournir les dĂ©clarations omises. Les conditions de recours Ă  la procĂ©dure simplifiĂ©e. La streamlined procedure » est rĂ©servĂ©e aux contribuables amĂ©ricains dont l’omission de divulguer leurs actifs ou revenus dĂ©tenus Ă  l’étranger Ă©tait non intentionnelle. La conduite non intentionnelle peut ĂȘtre due Ă  la nĂ©gligence, l’inadvertance ou Ă  une erreur ou conduite qui est le rĂ©sultat d’une mauvaise interprĂ©tation de la loi de bonne foi. Le recours Ă  la streamlined procedure » est exclu dĂšs lors que le Service des impĂŽts amĂ©ricain l’IRS a ouvert une enquĂȘte Ă  l’égard du contribuable, peu importe que l’enquĂȘte concerne ou non des revenus ou comptes Ă©trangers. Il en va de mĂȘme en cas d’ouverture d’une enquĂȘte criminelle. Enfin, afin de pouvoir recourir aux procĂ©dures simplifiĂ©es, le contribuable doit avoir un numĂ©ro d’identification fiscale valide. Un numĂ©ro de sĂ©curitĂ© sociale SSN peut ĂȘtre obtenu auprĂšs de l’Administration de la sĂ©curitĂ© sociale. L’IRS peut quant Ă  lui attribuer un numĂ©ro d’identification fiscale TIN. Les formalitĂ©s des procĂ©dures simplifiĂ©es. Les contribuables amĂ©ricains qui peuvent recourir aux streamlined procedures » doivent fournir les dĂ©clarations de revenus manquantes des trois derniĂšres annĂ©es. Cela se fait en remplissant le formulaire 1040. Ils sont Ă©galement tenus de fournir les dĂ©clarations FBAR manquantes des six derniĂšres annĂ©es. Le numĂ©ro d’identification fiscale TIN ou SSN doit ĂȘtre rapportĂ© sur chaque dĂ©claration. Enfin, le montant total des impĂŽts et intĂ©rĂȘts dus doit ĂȘtre indiquĂ© sur les dĂ©clarations rectificatives. La "Streamlined Foreign Offshore Procedure". L’IRS distingue selon que le contribuable amĂ©ricain ayant recours Ă  la procĂ©dure simplifiĂ©e rĂ©side aux Etats-Unis ou Ă  l’étranger. Les contribuables amĂ©ricains rĂ©sidant Ă  l’extĂ©rieur des Etats-Unis voient toutes leurs pĂ©nalitĂ©s annulĂ©es. Les contribuables amĂ©ricains rĂ©sidant aux Etats-Unis se voient quant Ă  eux appliquer une peine unique de 5% des actifs financiers Ă©trangers sujets Ă  la procĂ©dure simplifiĂ©e. En revanche, qu’ils rĂ©sident aux Etats-Unis ou Ă  l’étranger, les contribuables amĂ©ricains devront tout de mĂȘme payer les intĂ©rĂȘts dus en raison du retard de paiement. La procĂ©dure simplifiĂ©e pour les contribuables amĂ©ricains non-rĂ©sidents aux Etats-Unis est dĂ©nommĂ©e Streamlined Foreign Offshore Procedure ». Deux conditions sont Ă  remplir afin de pouvoir recourir Ă  la Streamlined Foreign Offshore Procedure ». Il faut satisfaire le critĂšre de non rĂ©sidence et avoir failli Ă  dĂ©clarer les revenus Ă©trangers et Ă  payer les impĂŽts amĂ©ricains dus. Pour ĂȘtre considĂ©rĂ© non rĂ©sident, le contribuable amĂ©ricain doit satisfaire une double condition ne pas dĂ©tenir de rĂ©sidence aux Etats-Unis, et avoir Ă©tĂ© physiquement hors des Etats-Unis pour au moins 330 jours complets pour une ou plusieurs des 3 plus rĂ©centes annĂ©es pour lesquelles la date de dĂ©claration d’impĂŽt amĂ©ricaine est passĂ©e. La Streamlined procedure permet donc aux citoyens amĂ©ricains rĂ©sidant Ă  l’étranger et ayant involontairement failli Ă  dĂ©clarer leurs revenus et comptes situĂ©s Ă  l’étranger de se mettre en rĂšgle avec l’administration fiscale amĂ©ricaine tout en Ă©vitant les pĂ©nalitĂ©s. L’Association des AmĂ©ricains Accidentel AAA a dĂ©cidĂ© de dĂ©fendre sa cause devant les tribunaux. Face Ă  l’impossibilitĂ© pour certains citoyens binationaux d’accĂ©der aux services bancaires de base du fait de leur naissance aux Etats-Unis, l’association a dĂ©cidĂ© de porter plainte au pĂ©nal contre les banques pour discrimination. L'action en justice vise en premier lieu les banques en ligne telles que Boursorama Banque, Orange Bank, ou encore ING Direct, et devrait ĂȘtre lancĂ©e d'ici le jeudi 28 mars. "Avec notre avocat, nous sommes Ă©galement en train de voir s’il est possible d’impliquer les grosses banques", ajoute Fabien Lehagre, prĂ©sident de l’AAA. Pas de numĂ©ro fiscal, pas de compte L’annonce de la plainte fait suite Ă  l’intervention de Gabriel Attal devant le SĂ©nat le 19 mars dernier. Le secrĂ©taire d'État Ă  l'Éducation nationale et Ă  la Jeunesse avait affirmĂ© que "l’application de l’accord FATCA [qui fixe un cadre pour la mise en oeuvre de l'Ă©change automatique d'informations entre la France et les Etats-Unis pour lutter contre la fraude fiscale, NDLR] ne soulĂšve aucune difficultĂ© pour les binationaux franco-amĂ©ricains en gĂ©nĂ©ral". Avant d’ajouter qu’on ne pouvait pas les considĂ©rer comme "victimes d’une discrimination". "C’est la goutte d’eau qui a fait dĂ©border le vase", confie Fabien Lehagre. En rĂ©ponse Ă  ces propos, ce dernier a rĂ©cemment publiĂ© sur YouTube une vidĂ©o dans laquelle il met en avant les difficultĂ©s que peuvent rencontrer les "AmĂ©ricains Accidentels" face au comportement des banques. On y voit comment Boursorama Banque bloque tout simplement l’ouverture d’un compte si vous ĂȘtes nĂ© outre-Atlantique "La valeur ne peut pas ĂȘtre Etats-Unis" stipule le message d’erreur. Un extrait de message vocal y est aussi retranscrit un homme se prĂ©sentant comme le directeur d’une agence BNP Paribas demande Ă  un de ses clients de fournir son numĂ©ro d’identification fiscal amĂ©ricain Tax Identification Number, ou TIN sous peine "d’ĂȘtre obligĂ© de mettre fin Ă  la relation". "MĂȘme si vous obtenez un TIN, certaines banques en ligne vous bloquent toujours", dĂ©plore Fabien Lehagre. AuprĂšs des banques traditionnelles, certains produits et services leur sont devenus inaccessibles, notamment des emprunts ou des placements financiers comme les produits d'assurance-vie. "Il s'agit clairement d'une infraction pĂ©nale, passible d'une amende de euros par cas constatĂ©, prĂ©cise MaĂźtre Antoine Vey, qui porte le dossier. Notre action vise Ă  faire bouger les pouvoirs publics et les banques. Nous sommes face Ă  un cas manifeste de discrimination. Imaginez le tollĂ© si cela se passait avec une autre nationalitĂ© !" Une situation oĂč personne ne gagne Pour l’AAA, qui se bat depuis bientĂŽt deux ans pour faire reconnaĂźtre les abus de l’extraterritorialitĂ© du droit amĂ©ricain, FATCA reprĂ©sente une vĂ©ritable injustice et conduit Ă  des dĂ©rives. Pour les "AmĂ©ricains accidentels", nĂ©s aux Etats-Unis et ayant hĂ©ritĂ© de la citoyennetĂ© amĂ©ricaine en raison du droit du sol, les obligations de dĂ©claration imposĂ©es par leur pays d’origine sont irrecevables. Eux qui ont quittĂ© les Etats-Unis dans leur petite enfance sans jamais y retourner, ne se sentent ni amĂ©ricains ni redevables de quoi que ce soit Ă  l’IRS l’Internal Revenue Service, le fisc amĂ©ricain. Ils demandent donc Ă  ĂȘtre exonĂ©rĂ©s de leurs obligations et de pouvoir renoncer Ă  leur nationalitĂ© amĂ©ricaine plus facilement. Une situation que les banques subissent tout autant. La loi FATCA Foreign Account Tax Compliance Act, adoptĂ©e en 2010 par l’administration Obama afin lutter contre l’évasion fiscale Ă  la suite du scandale UBS de 2009, les oblige en effet Ă  identifier les clients amĂ©ricains, Ă  l'aide d'"indices d’amĂ©ricanitĂ©", et Ă  collecter leurs numĂ©ros fiscaux, sous peine de lourdes sanctions en cas de manquement, une amende pouvant grimper jusqu’à 30% de leurs flux financiers aux Etats-Unis pourrait leur ĂȘtre infligĂ©e. Les donnĂ©es sont ensuite transmises par le fisc français au fisc amĂ©ricain dans le cadre d’un accord bilatĂ©ral signĂ© en 2013. Les banques se retrouvent en outre, et un peu malgrĂ© elles, Ă  jouer les accompagnatrices pour que les clients concernĂ©s obtiennent un TIN. Un service assez Ă©loignĂ© de leur activitĂ© premiĂšre. D’autres actions en cours Pour les banques, cette dĂ©marche de l'AAA est "inamicale", rapporte une source proche du dossier. Elles se dĂ©solent de voir le combat de l’association prendre une tournure judiciaire et se dĂ©fendent en affirmant respecter le droit. FATCA s'applique bel et bien en France, dans la mesure oĂč cette loi amĂ©ricaine a Ă©tĂ© reconnue par la signature de l'accord bilatĂ©ral franco-amĂ©ricain. Mais au-delĂ  de sa plainte pour discrimination, c’est justement cet accord que l’AAA conteste. Elle a mĂȘme lancĂ© un recours devant le Conseil d’Etat, avec l’aide de l’avocat Patrice Spinosi, pour le faire annuler. D’aprĂšs l’association et son avocat, l’accord viole le respect de la vie privĂ©e et n’implique pas de rĂ©ciprocitĂ© de la loi FATCA; il est par consĂ©quent anticonstitutionnel. Le dossier dĂ©posĂ© au Conseil d’Etat, que Challenges a pu consulter, s’appuie notamment sur une proposition de rĂ©solution de Marc Le Fur, vice-prĂ©sident de l’AssemblĂ©e nationale, datĂ©e du 10 novembre 2017 "À ce jour, les États-Unis n’ont rien fait pour assurer ces Ă©changes d’information ce qui, en vertu de l’article 55 de notre constitution, devrait faire Ă©chec Ă  l’application mĂȘme de la lĂ©gislation FATCA par nos institutions financiĂšres", est-il ainsi mentionnĂ©. Une dĂ©marche europĂ©enne Marc Le Fur se rend lui-mĂȘme Ă  Washington cette semaine dans le cadre de la mission parlementaire sur les "AmĂ©ricains accidentels" dont il est le rapporteur. La publication de son rapport est attendue pour avril ou mai. La dĂ©cision du Conseil d’Etat est Ă©galement espĂ©rĂ©e dans les prochaines semaines. En attendant, Fabien Lehagre continue de prendre le taureau par les cornes lors d’une entrevue la semaine derniĂšre avec le cabinet de Bruno Le Maire, il a demandĂ© au ministre français de l’Economie d’écrire Ă  Steven Mnuchin, le secrĂ©taire du TrĂ©sor amĂ©ricain, afin que celui-ci fasse avancer les lignes. Le Parlement europĂ©en a lui aussi plaidĂ© en faveur des "AmĂ©ricains accidentels" en juillet 2018, en demandant Ă  la Commission europĂ©enne de "conduire une Ă©valuation complĂšte des consĂ©quences du FATCA" et en incitant les pays Ă  "prĂ©senter une approche europĂ©enne commune". Les banques françaises et europĂ©ennes, qui assurent faire tout leur possible pour que la situation change, ont jusqu'au 31 dĂ©cembre 2019 pour se mettre en conformitĂ© avec la rĂ©glementation amĂ©ricaine. Sans quoi elles devront fermer les comptes de plus de clients. RĂ©union d’information sur la FiscalitĂ© Internationale des franco-amĂ©ricains et amĂ©ricains animĂ©e par un expert-comptable français installĂ© Ă  Miami. mardi 11 juin 2019 1900 – 2100 heure Regards croisĂ©s sur les dĂ©clarations fiscales amĂ©ricaines de franco-amĂ©ricains et d’amĂ©ricains ou dĂ©tenteurs d’une Green Card installĂ©s en France. PrĂ©sentation des obligations fiscales des AmĂ©ricains accidentels » application en France du Foreign Account Tax Compliance Act FATCA et du Citizenship-based taxation CBT. ProcĂ©dures de rĂ©gularisation Échanges, questions / rĂ©ponses Inscriptions sur Eventbrite Virginie LippĂ©1 Âč Étudiante finissante Ă  la maĂźtrise en Hautes Études Internationales de l’UniversitĂ© Laval. RG v5 n1, 2019 RĂ©sumĂ© Les États-Unis dominent le monde depuis la fin de la DeuxiĂšme Guerre mondiale. L’hĂ©gĂ©mon amĂ©ricain est cependant aujourd’hui remis en doute disputĂ©e par une Chine montant en puissance, l’influence de l’AmĂ©rique pourrait grandement diminuer dans les annĂ©es Ă  venir. La domination des AmĂ©ricains persiste dans les domaines sĂ©curitaire et culturel, mais perd de l’ampleur dans ceux de la diplomatie et de l’économie. Mots-clĂ©s États-Unis, influence, relations internationales, Asie, hĂ©gĂ©monie Abstract The United States have been dominating the world since the end of World War II. The American hegemony is however now being questioned challenged by a rising China, the influence of America could decrease greatly in the coming years. The American domination remains in the security and cultural sectors but is weakening in the realms of diplomacy and economics. Keywords United States, influence, international relations, Asia, hegemony Introduction L’ordre mondial a Ă©tĂ© marquĂ© par de grands changements aprĂšs la DeuxiĂšme Guerre mondiale, avec notamment l’affirmation d’un nouvel hĂ©gĂ©mon les États-Unis d’AmĂ©rique. Le pays avait jusqu’à lors adoptĂ© une doctrine isolationniste, sa participation Ă  la PremiĂšre Guerre mondiale ayant constituĂ© une exception Ă  prĂšs de deux siĂšcles de non-implication dont les arguments fondateurs avaient Ă©tĂ© avancĂ©s par le prĂ©sident George Washington Office of the Historian, On attribue le retour des États-Unis dans la communautĂ© internationale Ă  la pression des avancĂ©es japonaises dans le Pacifique, en particulier Ă  l’attaque de Pearl Harbor en 1941 Office of the Historian, Face Ă  une Europe dĂ©truite, les États-Unis se sont retrouvĂ©s propulsĂ©s au sommet du pouvoir, en tant que chef du monde libre autoproclamĂ©. Ainsi, ceux qui s’étaient tant indignĂ©s contre les ingĂ©rences britanniques de la Pax britannica se sont retrouvĂ©s eux aussi Ă  la tĂȘte d’un empire rapidement critiquĂ©. Pourtant, la puissance s’écartait des actes les plus reprochĂ©s Ă  ses prĂ©dĂ©cesseurs pas de conquĂȘtes territoriales comparables Ă  celles des siĂšcles prĂ©cĂ©dents ni de colonisation imposĂ©e Ă  de lointains pays. Comment un pays aussi tournĂ© vers lui-mĂȘme a-t-il rĂ©ussi Ă  se placer au centre du monde en aussi peu de temps ? On pourrait penser que c’est essentiellement son pouvoir militaire qui a donnĂ© la main Ă  l’AmĂ©rique — aprĂšs tout, c’est grĂące Ă  lui que la DeuxiĂšme Guerre mondiale avait Ă©tĂ© gagnĂ©e. Le prĂ©sident Eisenhower avait mis en garde contre cette forme de domination dans son discours d’adieu en 1971, plus particuliĂšrement contre le complexe militaro-industriel qui aurait le pouvoir d’influencer nĂ©gativement les politiques amĂ©ricaines Weber, 2005. Les États-Unis Ă©taient, et sont toujours, une Ă©norme puissance militaire avec laquelle aucun autre pays ne semble pouvoir rivaliser les dĂ©penses militaires amĂ©ricaines se chiffraient Ă  610 billions de dollars amĂ©ricains en 2017, un montant presque trois fois plus Ă©levĂ© que la Chine, deuxiĂšme puissance militaire mondiale SIPRI, 2017. Et pourtant, le soft power amĂ©ricain s’est immiscĂ© trĂšs profondĂ©ment dans la conception du monde moderne, rivalisant d’influence avec le pouvoir militaire plus traditionnellement associĂ© aux AmĂ©ricains. L’hĂ©gĂ©mon amĂ©ricain s’est ainsi dĂ©veloppĂ© non seulement grĂące Ă  sa force matĂ©rielle, mais en promouvant des normes internationales issues de la culture amĂ©ricaine – un concept formulĂ© par Antonio Gramsci sous le terme d’hĂ©gĂ©monie culturelle. L’hĂ©gĂ©monie des États-Unis est aujourd’hui en crise, contestĂ©e par une Chine toujours plus puissante, dans une Asie qui semble tentĂ©e de se dĂ©tacher de son partenaire occidental. Tandis que le dĂ©fenseur du monde libre semble perdre peu Ă  peu son emprise sur la rĂ©gion, l’occasion nous force Ă  nous interroger sur ce que ce demi-siĂšcle a laissĂ© comme impact sur la zone Pacifique. Aujourd’hui une Ă©norme puissance en elle-mĂȘme, l’Asie compte plusieurs des plus grandes Ă©conomies mondiales sur son territoire la Chine 13,46 milliard $US, le Japon 5 milliard $US, la CorĂ©e du Sud 1,6 milliard $US et l’IndonĂ©sie 1 milliard $US font partie des vingt pays avec le plus haut PIB FMI, 2018. L’importance de ces pays, ainsi que leurs pouvoir et influence mondiale ne sont pas Ă  minorer, d’autant plus que l’ordre mondial pourrait se retrouver bouleversĂ© d’ici Ă  quelques annĂ©es. Cet article explore les influences rĂ©elles des États-Unis en Asie, plus particuliĂšrement en Asie orientale, qui fait partie de la rĂ©gion communĂ©ment appelĂ© Asie-Pacifique par les AmĂ©ricains, et pour laquelle les objectifs nationaux sont gĂ©nĂ©ralement groupĂ©s. En tant que force alliĂ©e ou concurrente, l’AmĂ©rique a fortement contribuĂ© Ă  former plusieurs aspects de ces nations, que ce soit de maniĂšre politique, Ă©conomique, culturelle ou sĂ©curitaire. 1. Les influences des États-Unis sur l’Asie La rĂ©gion de l’Asie orientale a toujours Ă©tĂ© une zone d’intĂ©rĂȘt particuliĂšre pour l’hĂ©gĂ©mon amĂ©ricain depuis son affirmation sur la scĂšne internationale, notamment en matiĂšre de sĂ©curitĂ© nationale. FormĂ©e plus prĂ©cisĂ©ment de l’Asie de l’Est et de l’Asie du Sud-Est, l’Asie-Pacifique comprend presque le tiers de la population mondiale, et reprĂ©sente environ un quart du PIB nominal mondial CIA, 2018 — cela rend le territoire Ă©conomiquement trĂšs intĂ©ressant, un aspect qui n’a pas Ă©tĂ© nĂ©gligĂ© par les États-Unis. C’est par ces deux champs d’intĂ©rĂȘt que l’AmĂ©rique a cherchĂ© Ă  exercer un certain contrĂŽle en Asie orientale Ă  travers ses politiques militaire et diplomatique – son hard power Wenzhao, 1999 – et, plus tard, avec ses politiques Ă©conomiques et son influence culturelle – son soft power. Aujourd’hui, plusieurs sonnent le glas de l’hĂ©gĂ©mon amĂ©ricain, une chute qui aurait Ă©tĂ© fortement prĂ©cipitĂ©e par les politiques du prĂ©sident Trump. Alors que celui-ci enchaĂźne les querelles avec la Chine, on se questionne sur l’avenir des États-Unis en Asie. Perdraient-ils de leur influence sur la rĂ©gion ? Pourtant, l’Asia Power Index – un indice Ă©laborĂ© par le Lowy Institute dont les unitĂ©s de mesure sont les ressources et l’influence, et qui entend mesurer le pouvoir d’un État Ă  imposer sa volontĂ© Ă  un autre État – les classe pourtant toujours en tĂȘte, 10 points devant la Chine Lowy Institute, 2018. Mais, mĂȘme si l’AmĂ©rique reste encore la premiĂšre puissance rĂ©gionale, cela ne veut pas pour autant dire que son pouvoir prospĂšre. En 2015, la majoritĂ© des pays d’Asie marquait des taux d’opinion trĂšs favorable envers les États-Unis PEW Research Center, 2018b. Ces taux avaient baissĂ© dans la plupart des pays lors du sondage de 2017 PEW Research Center, 2018b. En comparaison, et pour la mĂȘme pĂ©riode, l’opinion publique envers la Chine a aussi descendu, et affichait d’ailleurs une moyenne beaucoup plus basse que la moyenne amĂ©ricaine PEW Research Center, 2018a. Ainsi, mĂȘme si les États-Unis perdent de leur influence, ils resteraient quand mĂȘme les plus influents dans la rĂ©gion. Mais qu’est-ce que l’influence ? La dĂ©finition classique, soit le pouvoir social et politique de quelqu’un, d’un groupe, qui leur permet d’agir sur le cours des Ă©vĂ©nements, des dĂ©cisions prises, etc. » Larousse, donne dĂ©jĂ  une idĂ©e claire, mais le Lowy Institute est allĂ© plus loin en Ă©tablissant des critĂšres permettant de calculer l’influence d’un pays. L’influence serait donc composĂ©e de l’influence diplomatique, des relations Ă©conomiques, de l’influence culturelle et des rĂ©seaux de dĂ©fense Lowy Institute, 2018 2. Selon le rapport de l’institut, les États-Unis se positionnent en deuxiĂšme place pour les dimensions diplomatique et Ă©conomique et en premiĂšre position pour les dimensions culturelle et des rĂ©seaux de dĂ©fense. Ce sont sur ces quatre dimensions que nous nous penchons ci-dessous. rĂ©seaux de dĂ©fense Les premiers Ă©vĂšnements Ă  vĂ©ritablement attirer l’attention des AmĂ©ricains envers l’Asie ont Ă©tĂ© d’ordre sĂ©curitaire. DĂšs le dĂ©but du 20e siĂšcle, c’est le Japon qui suscite l’inquiĂ©tude c’est une menace qui plane sur le statu quo, l’équilibre de la puissance balance of power entre la Chine et le Japon que les AmĂ©ricains veulent conserver Green, 2017. C’est en dĂ©fense de ses intĂ©rĂȘts — ou, plutĂŽt, sous la peur de perdre ses avantages — que les États-Unis entrent en guerre contre le Japon impĂ©rialiste, parce qu’on pense que [the] American security, economic prosperity, and values would be fundamentally put at risk if a rival hegemonic power dominated the Pacific » Green, 2017 187. C’est donc que le premier intĂ©rĂȘt amĂ©ricain est son autodĂ©fense, et non pas la dĂ©fense du monde libre, slogan qui sera adoptĂ© plus tard dans l’histoire. La Guerre du Pacifique 1941-1945 a Ă©tĂ© proposĂ©e comme point de dĂ©part de la stratĂ©gie globale amĂ©ricaine en Asie Bingham, 1949 189. AprĂšs celle-ci, les guerres d’Asie ayant vu une participation des États-Unis se sont effectivement enchaĂźnĂ©es la guerre de CorĂ©e 1950-1953, la guerre du Vietnam 1955-1975, la guerre civile au Laos 1959-1975, l’insurrection communiste en ThaĂŻlande 1965-1983, et finalement la guerre civile du Cambodge 1968-1975 Congressional Research Service, 2017. Ces guerres ont toutes eu lieu durant la guerre froide, certaines par proxy, d’autres plus directement, et toutes dans le but de dĂ©fendre la dĂ©mocratie et les Ă©conomies libĂ©rales. L’action militaire n’a pas Ă©tĂ© la seule source d’influence majeure des AmĂ©ricains durant la pĂ©riode de la guerre froide les opĂ©rations secrĂštes de la CIA en Asie served as an important foreign policy instrument of the in its struggle to prevail in the global ideological competition with the former Soviet Union » Kim, 2002. Ce recours aux opĂ©rations secrĂštes a Ă©tĂ© adoptĂ© afin de poursuivre des intĂ©rĂȘts nationaux par les AmĂ©ricains dans des pays oĂč la menace communiste Ă©tait moins claire et donc oĂč une guerre aurait Ă©tĂ© plus difficile Ă  justifier Kim, 2002; Isenberg, 1989. Les opĂ©rations secrĂštes ne se sont ainsi pas limitĂ©es aux pays explicitement communistes, comme le Vietnam, mais ont Ă©tĂ© Ă©tendues aux rĂ©gimes dĂ©mocratiques d’Asie du Sud-Est et d’AmĂ©rique du Sud qui avaient certaines tendances socialistes moins apprĂ©ciĂ©es des États-Unis. Ces derniĂšres opĂ©rations, bien qu’étant rattachĂ©es davantage Ă  une forme d’influence militaire, se rapportent plutĂŽt Ă  des intĂ©rĂȘts d’ordre Ă©conomique, divergeant des intĂ©rĂȘts sĂ©curitaires amĂ©ricains mentionnĂ©s plus tĂŽt. Ainsi, de la mĂȘme façon que les États-Unis souhaitaient prĂ©server une rĂ©gion sans communisme pour des raisons gĂ©opolitique et sĂ©curitaire mais aussi idĂ©ologique, le pays craignait la perte d’accĂšs aux Ă©conomies libĂ©rales dans les pays Ă  rĂ©gimes plus socialistes qui deviendraient par le fait mĂȘme isolationnistes Kim, 2002 64. Le cas de l’IndonĂ©sie Ă  cet Ă©gard est particuliĂšrement frappant. À la suite de son indĂ©pendance, proclamĂ©e en 1945, l’IndonĂ©sie s’est dotĂ©e d’un prĂ©sident issu du mouvement indĂ©pendantiste Soekarno. Soekarno n’était pas communiste, mais entretenait de proches relations avec le parti communiste indonĂ©sien afin, notamment, de tempĂ©rer l’armĂ©e Kim, 2002. C’est une association que les États-Unis voyaient d’un mauvais Ɠil, effrayĂ©s que l’IndonĂ©sie ne suive la Chine dans sa transformation, mais avec un gouvernement Ă©lu et supportĂ© par la population — une dĂ©mocratie socialiste Kim, 2002. La possibilitĂ© que l’industrie pĂ©troliĂšre et l’industrie du caoutchouc du pays soient nationalisĂ©es a convaincu le gouvernement amĂ©ricain d’aller Ă  l’encontre du souhait de sa population, qui n’avait aucun intĂ©rĂȘt Ă  entrer en guerre contre le pays d’Asie du Sud-Est — et c’est de maniĂšre clandestine que la campagne visant Ă  renverser Soekarno a dĂ©butĂ© Kim, 2002. Les annĂ©es suivantes furent marquĂ©es par l’implication matĂ©rielle, humaine et financiĂšre de la CIA envers des groupes rebelles opposĂ©s Ă  Soekarno, jusqu’à la culmination des tensions en un coup d’État en 1965, qui fut suivi du massacre de plusieurs milliers de sympathisants communistes Kim, 2002. Cette incursion des États-Unis en Asie du Sud-Est pour aider Ă  renverser le gouvernement local n’est pas unique Ă  l’IndonĂ©sie, mais s’inscrit plutĂŽt dans la stratĂ©gie amĂ©ricaine du regime change, qui a Ă©tĂ© appliquĂ© en AmĂ©rique Latine, en Asie et, plus rĂ©cemment, au Moyen-Orient. On observe ainsi le mĂȘme genre d’opĂ©ration au courant de la guerre froide aux Philippines, au Vietnam et au Laos, lesquelles ont laissĂ© de trĂšs amers souvenirs des AmĂ©ricains Isenberg, 1989. Sur le long terme, les efforts amĂ©ricains pour stabiliser la rĂ©gion ont eu l’effet contraire de celui escomptĂ©, en plus de contribuer Ă  un fort sentiment antiamĂ©ricain et de favoriser la montĂ©e en force de l’extrĂȘme droite dans les pays touchĂ©s Isenberg, 1989. Ces effets sont toujours observables aujourd’hui avec, par exemple, le gouvernement de Duterte aux Philippines. On peut aussi constater que l’IndonĂ©sie affichait toujours en 2017 l’un des taux d’opinion favorable envers les États-Unis les plus faibles d’Asie-Pacifique PEW Research Center, 2018b. Cette dĂ©fiance envers les États-Unis a perdurĂ© au 21e siĂšcle, lors de la guerre contre le terrorisme des États-Unis et leur demande de support de la part de l’Association des Nations d’Asie du Sud-Est ASEAN The United States was seen as inattentive to the primary concerns of many Southeast Asian governments that focused on economic development, trade and investment needed for effective nation building and governance » Sutter, 2011 19. Cette dĂ©connexion entre l’AmĂ©rique et l’ASEAN explique aussi le rapprochement prudent qui s’est ensuite effectuĂ© entre la Chine et l’ASEAN The United States government was also less inclined than China and other outside powers to interact closely with the [ASEAN] and other regional multilateral organisations that the Southeast Asian leaders saw as important for confidence building among sometimes competing regional and other governments, and as an indication of Southeast Asia’s international importance and prestige. » Sutter, 2011 19 D’autre part, les États-Unis ont liĂ© plusieurs alliances militaires et traitĂ©s avec diffĂ©rents pays d’Asie. Ils ont aujourd’hui des pactes de dĂ©fense avec les Philippines, l’Asie du Sud-Est qui inclut l’Australie, la France, la Nouvelle-ZĂ©lande, les Philippines, la ThaĂŻlande et le Royaume-Uni, la CorĂ©e du Sud et le Japon Department of State, Ces deux derniĂšres, ainsi que l’ancienne alliance avec Taiwan, formaient une sĂ©rie de pactes bilatĂ©raux qui est souvent analysĂ©e dans la littĂ©rature et mise en opposition avec les pactes multilatĂ©raux que formaient normalement les États-Unis Ă  l’époque, tels que l’OTAN et l’alliance en Asie du Sud-Est Cha, 2010. Cha 2010 dĂ©signe cette particularitĂ© des alliances est-asiatiques comme une tactique de powerplay, c’est-Ă -dire que les États-Unis ont Ă©tabli des alliances Ă  la balance de pouvoir trĂšs asymĂ©trique afin de maintenir le contrĂŽle sur la rĂ©gion en empĂȘchant la CorĂ©e du Sud d’entrer en guerre contre la CorĂ©e du Nord, et, anciennement, Taiwan contre la RĂ©publique Populaire de Chine, en plus de stopper la propagation du communisme. De nos jours, ces ententes sont mises Ă  mal, particuliĂšrement depuis l’élection de Donald Trump comme 45e PrĂ©sident des États-Unis, qui conteste rĂ©guliĂšrement toutes les alliances sĂ©curitaires amĂ©ricaines. Mishra 2016 parle d’un retour Ă  une dualitĂ© hĂ©gĂ©monique asiatique semblable Ă  celle de la Guerre froide, opposant cette fois la Chine aux États-Unis – un concept retravaillĂ© par Graham Allison, qui dĂ©crit la rivalitĂ© entre les deux puissances comme un piĂšge de Thucydide dont la seule issue serait une guerre Allison, 2017. La puissance militaire et Ă©conomique de la Chine a connu une croissance exponentielle depuis ces trente derniĂšres annĂ©es, offrant ainsi une alternative de balancing aux pays moins alignĂ©s avec les États-Unis, et forçant les autres Ă  une inexorable coopĂ©ration avec la Chine, en raison notamment de son poids Ă©conomique. Les États-Unis avaient, jusqu’à maintenant, rĂ©ussi Ă  assurer une stabilitĂ© militaire en Asie de l’Est. Les menaces de retrait des bases militaires amĂ©ricaines dans la rĂ©gion sont toutefois venues dĂ©sĂ©quilibrer ce qui avait Ă©tĂ© accompli. La prĂ©sence du turbulent voisin nord-corĂ©en en Asie orientale soulĂšve toujours les mĂȘmes prĂ©occupations que lors de la formation des alliances rĂ©gionales, suscitant par consĂ©quent un certain scepticisme quant Ă  la possibilitĂ© d’un retrait des troupes amĂ©ricaines dans la rĂ©gion. Les tentatives de rapprochement entre les deux CorĂ©es ont gĂ©nĂ©ralement Ă©tĂ© mal vues par les États-Unis, qui ont toujours eu une approche relativement dure et implacable envers la CorĂ©e du Nord, et qui demandaient donc la mĂȘme attitude de la part de ses alliĂ©s Mishra, 2016. D’un cĂŽtĂ©, la CorĂ©e du Sud ne veut pas contrarier ni la CorĂ©e du Nord ni la Chine, pour des raisons sĂ©curitaire et Ă©conomique, ce qui est interprĂ©tĂ© comme de la mollesse de la part des États-Unis et du Japon. De l’autre, le Japon veut pouvoir assurer sa dĂ©fense, et ne voit pas d’un bon Ɠil le rapprochement entre la CorĂ©e du Nord – dĂ©sormais puissance nuclĂ©aire connue – et la CorĂ©e du Sud. D’ailleurs, suite Ă  la colonisation japonaise de la pĂ©ninsule corĂ©enne et d’une partie de la Chine durant le 20Ăšme siĂšcle, de vives rancƓurs vis-Ă -vis du Japon animent encore aujourd’hui l’opinion publique en CorĂ©e du Nord, en CorĂ©e du Sud et en Chine. La subsĂ©quente remise en question de l’article 9 de la constitution japonaise – qui stipule que le Japon renonce Ă  la guerre et Ă  l’usage de la force comme moyen de rĂšglement des conflits internationaux – n’a pas contribuĂ© Ă  l’apaisement des tensions Mishra, 2016. La position en matiĂšre de sĂ©curitĂ© des États-Unis en Asie est revenue Ă  l’avant-plan avec le prĂ©sident Trump ses menaces d’un retrait amĂ©ricain dans la zone ont fait rĂ©agir vivement ses alliĂ©s dans le Pacifique, ravivant par le fait mĂȘme les tensions dans la pĂ©ninsule corĂ©enne. DĂšs le dĂ©but de son mandat, la pression a Ă©tĂ© mise avec force sur la Chine afin que celle-ci rĂšgle la situation nord-corĂ©enne. Le comportement du prĂ©sident a ainsi causĂ© beaucoup d’inquiĂ©tudes sur l’éventualitĂ© d’une guerre inter-CorĂ©e Huxley et Schreer, 2017 82. L’hypothĂ©tique retrait des AmĂ©ricains pourrait provoquer une cristallisation de ces tensions, une situation qui serait alors susceptible de dĂ©gĂ©nĂ©rer en une course Ă  l’armement. Cette Ă©ventualitĂ© demeure toutefois peu probable considĂ©rant la force des liens multilatĂ©raux entre les pays de la rĂ©gion et d’autres institutions internationales, assurant de fait une stabilitĂ© favorable Ă  la coopĂ©ration et au dialogue. Pour l’Asie, les États-Unis gardent encore the most powerful military force in Asia and [are] at the centre of a network of regional alliances that Beijing cannot match » Lowy Institute, 2018 14, une position qui pourrait toutefois changer avec la prĂ©sente administration amĂ©ricaine. 3. L’influence diplomatique et politique Les intĂ©rĂȘts politiques amĂ©ricains en Asie, comme leurs intĂ©rĂȘts sĂ©curitaires, se sont cristallisĂ©s durant la DeuxiĂšme Guerre mondiale. La victoire des rĂ©gimes dĂ©mocratiques contre les rĂ©gimes autoritaires et impĂ©rialistes a Ă©tĂ© perçue par les États-Unis comme une opportunitĂ© d’assumer un leadership international et de dĂ©fendre ainsi les valeurs libĂ©rales et dĂ©mocratiques. Cette position s’est d’abord affichĂ©e en Europe, oĂč les États-Unis ont pris une part active dans la rĂ©organisation de l’Allemagne d’aprĂšs-guerre, dans l’optique de ne plus traverser un nouveau conflit armĂ© de cette envergure. Cette fonction a aussi Ă©tĂ© assumĂ©e au Japon, d’une maniĂšre encore plus importante non seulement le pays a Ă©tĂ© sous tutelle jusqu’en 1952, mais de plus les États-Unis ont participĂ©, et approuvĂ©, la réécriture de la constitution japonaise, tout en promouvant la dĂ©mocratie et en critiquant le communisme National Diet Library, 2004; Kawai, 1951. L’administration amĂ©ricaine du Japon a, en gĂ©nĂ©ral, Ă©tĂ© bien acceptĂ©e et a su repousser le communisme efficacement [The Japanese] have [
] become willing converts to democracy and, while they still have much to learn, are making such sure progress that there is little danger of their reverting to their old ways or of falling for the blandishments of the Communists » Kawai, 1951 23. Cette manƓuvre a aussi eu pour consĂ©quence de crĂ©er une alliance trĂšs forte entre les États-Unis et le Japon, comme le remarque Cha The powerplay in this relationship was to win Japan’ as an ally—that is, to exercise decisive influence over Japan’s transformation from a defeated wartime power into a status quo power supportive of interests in the region, thereby limiting the potential for renewed aggression » Cha, 2010 159. Ce changement structurel effectuĂ© au Japon n’a pas Ă©tĂ© rĂ©pĂ©tĂ© parmi les autres alliĂ©s amĂ©ricains en Asie. Ainsi the Eisenhower administration chose to exercise direct, sometimes draconian, control by creating ROK and ROC economic and political dependency on the United States. policy planners correctly believed that they could not exercise similar control in a larger multilateral regional framework, which would have diluted material and political influence » Cha, 2010 159. Cette influence sur les systĂšmes politiques n’a toutefois pas Ă©tĂ© complĂšte en Asie de l’Est la Chine continentale, par exemple, prĂ©sente certaines caractĂ©ristiques d’une superpuissance en dĂ©fendant nĂ©anmoins une forme d’autoritarisme politique, en opposition totale au modĂšle incarnĂ© par les États-Unis. La relation sino-amĂ©ricaine est l’une des plus complexes en Asie en compĂ©tition pour l’hĂ©gĂ©mon mondial, peu de choses semblent rapprocher les deux nations. Souvent qualifiĂ©e d’État rĂ©visionniste, la Chine contemporaine a Ă©tĂ© accusĂ©e de vouloir rejeter la plupart des institutions internationales fondĂ©es par les États-Unis Zhang, 2004. Une analyse plus rigoureuse du potentiel statut rĂ©visionniste de la Chine montre plutĂŽt le contraire malgrĂ© ses tendances rĂ©alistes, le pays continue son intĂ©gration dans les institutions internationales, faisant mĂȘme la promotion de l’idĂ©e que les relations Ă©conomiques ne sont pas un jeu Ă  somme nulle Johnston, 2003. La Chine est aujourd’hui État membre ou observateur de plus de 70 organisations internationales, y compris certaines dont les États-Unis sont absents, telles que l’UNESCO, l’Organisation Mondiale du Travail OMT, et l’Union interparlementaire UIP CIA, 2018. On peut dire avec certitude que les États-Unis n’ont pas eu d’influence quant au choix du systĂšme politique chinois en place — au contraire, ils ont essayĂ© de se dĂ©barrasser du communisme avec vigueur. À l’époque de la chute de la RĂ©publique de Chine – et la naissance de la RĂ©publique Populaire de Chine en 1949 –, la position amĂ©ricaine est trĂšs claire The critical nature of the current situation in China, where a government recognized and supported by the United States is now reeling under the impact of military defeats inflicted by Communists, provokes in Americans the desire for immediate action » Bingham, 1949, c’est-Ă -dire qu’ils dĂ©siraient dĂ©fendre la position de Taiwan contre la Chine continentale. L’opposition des États-Unis envers la Chine s’est longtemps manifestĂ©e Ă  l’ONU, oĂč Taiwan a siĂ©gĂ© pendant 20 ans, pleinement supportĂ©e par l’AmĂ©rique, avant d’ĂȘtre remplacĂ© par la Chine United Nations, 1971 127. Les relations diplomatiques avec la Chine se sont normalisĂ©es quelques annĂ©es plus tard, en 1979, lorsque les États-Unis ont reconnu le principe d’une Chine unique One China Council on Foreign Relations, Ce changement de position des AmĂ©ricains s’explique par la volontĂ© de stabiliser l’Asie face Ă  l’URSS et de rĂ©duire les dĂ©penses militaires dans la rĂ©gion Green, 2017 345-351. C’était aussi un coup de poker de la part des États-Unis qui, pour lĂ©gitimer leur hĂ©gĂ©mon, ont fait la promotion d’institutions internationales oĂč ils Ă©taient le principal maĂźtre Ă  bord. Cela s’est rĂ©vĂ©lĂ© ĂȘtre une stratĂ©gie Ă  double tranchant, comme cette lĂ©gitimation nĂ©cessitait la participation de la Chine, et que la Chine a demandĂ© sa part du pouvoir en Ă©change de sa coopĂ©ration Tiberghien, 2018. La promotion des normes et institutions internationales par les États-Unis ne s’est bien sĂ»r pas limitĂ©e au territoire chinois — le rĂ©seau diplomatique amĂ©ricain reste aujourd’hui le plus dĂ©veloppĂ© dans le monde, comptant des ambassades ou d’autres formes de reprĂ©sentation diplomatique dans tous les pays membres de l’ONU, exceptĂ© l’Iran, le Bhoutan et la CorĂ©e du Nord, avec lesquels ils n’ont pas de relations diplomatiques Department of State, Bureau of Consular Affairs, La reprĂ©sentation asiatique dans les institutions internationales montre aussi l’influence de l’Occident sur la promotion d’un ordre mondial libĂ©ral, lequel a toujours Ă©tĂ© trĂšs fortement dĂ©fendu par les États-Unis – mis Ă  part certains Ă©clats comme le dĂ©part des AmĂ©ricains de l’UNESCO et du Conseil des droits de l’homme des Nations unies. L’AmĂ©rique s’est aussi immiscĂ©e dans les institutions rĂ©gionales asiatiques, Ă©tant notamment membre ou observateur Ă  la Banque asiatique de dĂ©veloppement, la CoopĂ©ration Ă©conomique pour l’Asie-Pacifique APEC, et l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est ASEAN, entre autres CIA, 2018. MalgrĂ© cette reprĂ©sentation en Asie, le Lowly Institute classe les États-Unis deuxiĂšme en matiĂšre d’influence diplomatique, six points derriĂšre la Chine Lowy Institute, 2018 11. Cette position s’explique par l’influence du prĂ©sident Trump sur les relations internationales de la rĂ©gion, et le retrait des États-Unis du Partenariat Trans-Pacifique PTP Lowy Institute, 2018 14. Les relations diplomatiques ont Ă©tĂ© bouleversĂ©es par l’approche du prĂ©sident amĂ©ricain, qui s’est Ă©loignĂ© de la politique du pivot to Asia initiĂ©e sous le prĂ©sident Obama, et dont les stratĂ©gies clĂ©s Ă©taient strengthening bilateral security alliances; deepening our working relationships with emerging powers, including with China; engaging with regional multilateral institutions; expanding trade and investment; forging a broad-based military presence; and advancing democracy and human rights » Clinton, 2011. Trump a rompu fĂ©rocement avec les traditions en remettant en cause la politique d’une Chine unique et en renouant des liens avec des dirigeants de pays non dĂ©mocratiques comme les Philippines et la ThaĂŻlande Sutter, 2018 13-14. CombinĂ©s aux critiques Ă  l’endroit de ses alliĂ©s occidentaux, les consĂ©quences des actes du prĂ©sident laissent prĂ©sager de grands changements dans l’ordre mondial, ce qui Ă©veille l’attention des pays asiatiques, envers lesquels l’administration Trump n’a pas pris de positions claires Sutter, 2018. La seule tangente que l’on peut dĂ©cerner des discours prĂ©sidentiels amĂ©ricains est le constant rappel des injustices Ă©conomiques que subissent les États-Unis de la part de l’Asie Sutter, 2018. On peut en tirer la ligne directrice de Trump en Asie — le confinement de la Chine — laquelle a Ă©tĂ© qualifiĂ©e de contre-productive il serait nĂ©cessaire de maintenir un dialogue ouvert, de soutenir les objectifs communs et to redouble efforts to construct confidence-building measures and to encourage transparency » Huxley et Schreer, 2017 88. Une position contraire n’aurait pour consĂ©quence que de rendre les relations diplomatiques plus difficiles, et que chaque pays se retranche davantage de son cĂŽtĂ©. Le dĂ©sintĂ©rĂȘt nouveau que montre l’administration amĂ©ricaine pour les institutions libĂ©rales, auxquelles le pays a pourtant indĂ©niablement contribuĂ© Ă  la mise en place et au renforcement, apparaĂźt comme un signal trĂšs inquiĂ©tant pour les pays asiatiques en quĂȘte d’un leadership fort dans la rĂ©gion. Le refus amĂ©ricain d’endosser ce rĂŽle dans la derniĂšre annĂ©e laisse la place Ă  une Chine qui s’implique de plus en plus dans les institutions internationales — sans toutefois appliquer sur son propre territoire les normes internationales s’y rattachant Tiberghien, 2018. La Chine continue de charmer sa rĂ©gion, malgrĂ© les manĂšges auxquels elle s’adonne, en grande partie grĂące Ă  son pouvoir commercial. Cela Ă©tant dit, elle ne reste encore que la deuxiĂšme plus grande Ă©conomie mondiale, derriĂšre les États-Unis. 4. Les relations Ă©conomiques En tant que principale puissance Ă©conomique mondiale depuis le dĂ©but du 20e siĂšcle, l’influence des États-Unis sur le systĂšme Ă©conomique est bien entendu considĂ©rable. SiĂ©geant dans un rĂ©seau complexe d’alliances et d’ententes, il est difficile d’évaluer quelle partie du monde Ă©conomique n’a pas Ă©tĂ© influencĂ©e par les États-Unis d’AmĂ©rique. Le rĂŽle de garant des États-Unis suite Ă  la DeuxiĂšme Guerre mondiale ne s’est pas limitĂ© aux facteurs de sĂ©curitĂ© et d’institutions politiques ils ont aussi fortement contribuĂ© Ă  la reconstruction de l’Asie de l’Est d’aprĂšs-guerre sous forme d’investissements et de prĂȘts Ikenberry, 2004 355. Le Japon en particulier a grandement bĂ©nĂ©ficiĂ© de ces aides, qui ont favorisĂ© son essor jusqu’à la fin du 20e siĂšcle, venant rivaliser son ancien mentor pour l’hĂ©gĂ©mon rĂ©gional — et mĂȘme mondial. Durant l’époque de la guerre froide, les États-Unis ont acceptĂ© des balances commerciales ayant un important dĂ©ficit afin de maintenir l’équilibre sĂ©curitaire chez ses alliĂ©s, pour Ă©viter qu’ils ne se tournent vers l’URSS et changent effectivement de camp Ikenberry, 2004 355. Cela a Ă©tĂ© un compromis Ă©conomiquement coĂ»teux pour les États-Unis, qui ont toutefois trĂšs bien su tirer leur Ă©pingle du jeu, permettant d’un cĂŽtĂ© le dĂ©veloppement effrĂ©nĂ© d’économies centrĂ©es sur l’exportation et, favorisant de l’autre la crĂ©ation de sociĂ©tĂ©s de consommation. On remarque toutefois que la Chine et le Japon reprĂ©sentent toujours aujourd’hui deux des pays avec lesquels les États-Unis ont le plus grand dĂ©ficit commercial US Census Bureau, 2019. C’est suite Ă  la Guerre froide qu’on peut observer un tournant dans les politiques amĂ©ricaines, et un rééquilibrage de la balance Ă©conomique dans laquelle les intĂ©rĂȘts amĂ©ricains passent davantage au premier plan Beeson, 2004 446. Sans la possibilitĂ© de se tourner vers un autre partenaire commercial que les États-Unis, plusieurs pays asiatiques se sont retrouvĂ©s Ă  la merci de politiques amĂ©ricaines qui ne tolĂ©raient soudainement plus leurs pratiques Ă©conomiques Beeson, 2004. Ce pivot est venu forcer, en quelque sorte, l’implantation du capitalisme et de la libĂ©ralisation dans les Ă©conomies asiatiques, sous peine d’ĂȘtre laissĂ© pour compte dans l’ordre Ă©conomique mondial. Le plus important symptĂŽme de cette transformation reste la crise Ă©conomique asiatique de 1997. Cette crise reste l’un des plus grands traumatismes Ă©conomiques de l’Asie orientale, dans lequel les États-Unis et le FMI ont eu un point important, ayant Ă©tĂ© Ă  la source de la crise en plus d’avoir contribuĂ© Ă  son amplification Beeson et Robison, 2000. La mauvaise gouvernance lors de l’implĂ©mentation du capitalisme dans les pays touchĂ©s avait Ă©tĂ© blĂąmĂ©e par les AmĂ©ricains comme Ă©tant la source de la crise, ce qui conduit les États-Unis, par le biais du FMI, Ă  proposer des rĂ©formes sĂ©vĂšres afin de rĂ©gler la crise — ce qui a l’effet accidentel de l’exacerber davantage Beeson, 2004 448. MalgrĂ© les tentatives des États-Unis d’attĂ©nuer la crise, celle-ci a contribuĂ© aux sentiments antiamĂ©ricains en Asie, et plus particuliĂšrement en Asie du Sud-Est, une rĂ©gion dĂ©jĂ  ambivalente face aux AmĂ©ricains et oĂč la crise a frappĂ© le plus sĂ©vĂšrement Beeson, 2004. C’est donc sans surprise que la rĂ©gion s’est finalement tournĂ©e vers la Chine, quelques annĂ©es plus tard, pour y baser ses intĂ©rĂȘts financiers, dĂ©laissant doucement les AmĂ©ricains. Le Lowy Institute classe les États-Unis plus de 30 points d’influence sous la Chine en matiĂšre de relations Ă©conomiques en Asie, la plus grande diffĂ©rence positive pour la Chine de toutes les catĂ©gories Lowy Institute, 2018 11. Cela s’explique par l’initiative chinoise des routes de la soie lancĂ©e en 2013 par le PrĂ©sident Xi Jinping, un plan de renforcement des liens Ă©conomiques rĂ©gionaux qui fournit aussi de l’aide au dĂ©veloppement, deux facettes trĂšs importantes pour les gouvernements Sud-est asiatiques que les États-Unis prĂ©voyaient aborder sous Obama, mais qui ont Ă©tĂ© complĂštement abandonnĂ© par l’administration Trump Lowy Institute, 2018 14. LĂ  oĂč on espĂ©rait un rĂŽle plus soutenu des États-Unis dans le dĂ©veloppement des institutions rĂ©gionales asiatiques et l’intĂ©gration des normes libĂ©rales dans la rĂ©gion The Asia Foundation, 2016xi, la nouvelle administration a chamboulĂ© les atteintes en se retirant du PTP, un partenariat qui avait Ă©tĂ© qualifiĂ© de bedrock of economic engagement in the Asia-Pacific » The Asia Foundation, 2016 22. Le document de The Asia Foundation met aussi en garde contre le nationalisme Ă©conomique et l’isolationnisme, rappelant que in a time of global economic weakness, protectionism will certainly back­fire, as it did in the 1930s » The Asia Foundation, 2016 28. Ces craintes formulĂ©es par les pays d’Asie orientale se sont complĂštement cristallisĂ©es sous l’administration Trump, dont le slogan America First ne laissait dĂ©jĂ  aucun doute quant Ă  ses ambitions nationalistes. Si on critique le manque de politique claire de la nouvelle administration amĂ©ricaine envers l’Asie Huxley et Schreer, 2017 ; Sutter, 2018, la position Ă©conomique du prĂ©sident vis-Ă -vis de la rĂ©gion est toutefois limpide le nouveau prĂ©sident refuse que les États-Unis continuent de se faire arnaquer » par ses partenaires Ă©conomiques. Les principaux arguments du prĂ©sident pour dĂ©fendre ce point concernent the US trade agreement with South Korea and US trade deficits with China and many other Asian countries » Sutter, 2018 11. La visite du prĂ©sident Ă  l’APEC en 2017 s’est aussi soldĂ©e par des avertissements sur le fait que the US would no longer play what the president saw as a passive role in the face of unfair practices by economic partners that disadvantage the US » Sutter, 2018. La Chine est au cƓur de ces menaces, Ă©tant vue comme la plus grande rivale des États-Unis au plan Ă©conomique et gĂ©opolitique et qui en plus ne respecte pas les rĂšgles du commerce international. Les menaces se sont concrĂ©tisĂ©es rapidement dĂšs que le gouvernement amĂ©ricain a provoquĂ© une guerre commerciale’ contre la Chine, annonçant une sĂ©rie de tarifs commerciaux punitifs depuis juillet 2018, auxquels la Chine a ripostĂ© de maniĂšre proportionnelle Liu et Woo, 2018. Une modĂ©lisation des consĂ©quences de la guerre commerciale prĂ©voit des consĂ©quences nĂ©gatives pour les deux parties, ce qui aura vraisemblablement des rĂ©percussions sur les autres pays faisant des Ă©changes Ă©conomiques avec elles Li, He, et Lin, 2018 1563. Liu et Woo blĂąment les tensions actuelles sur a systemic feature of the present uncoordinated multipolar political order » Liu et Woo, 2018 338, reconnaissant que les États-Unis ne semblent pas accepter le nouvel ordre Ă©conomique qui se dessine. Il est difficile de prĂ©voir ce qui pourra arriver par la suite. L’émergence de deux grandes puissances — la Chine et l’Inde, toutes deux en quĂȘte de l’hĂ©gĂ©mon rĂ©gional — pourrait avoir un impact colossal sur les relations dans l’Asie-Pacifique. La crainte du dĂ©part des États-Unis de l’échiquier avait Ă©tĂ© annoncĂ©e par the Asia Foundation If the United States, rich with experience in global leadership, retreats in this situation, there will certainly be a leadership vacuum » The Asia Foundation, 2016 37. L’implication de la Chine avec l’initiative de la route et la ceinture laisse prĂ©sager que ce vide n’aura probablement pas lieu la Chine aura tout intĂ©rĂȘt Ă  prendre la tĂȘte du dĂ©veloppement rĂ©gional. Cela reste cependant une hypothĂšse impossible Ă  confirmer, comme le prochain gouvernement amĂ©ricain pourrait choisir de revenir sur ces derniĂšres annĂ©es afin de reprendre une approche plus traditionnelle aux relations internationales Huxley et Schreer, 2017 84. Il reste cependant que le systĂšme international a Ă©tĂ© montĂ© en grande partie par le monde occidental, plus particuliĂšrement par les États-Unis. L’émergence de nouveaux leaderships rĂ©gionaux, mĂȘme dans les cas les plus pessimistes, ne dĂ©truira probablement pas l’ensemble structurel des normes internationales ayant Ă©mergĂ© en grande partie de la culture amĂ©ricaine. 5. L’influence culturelle La pĂ©riode suivant la DeuxiĂšme Guerre mondiale ne laissait pas prĂ©sager la pĂ©nĂ©tration du marchĂ© asiatique par la culture amĂ©ricaine qu’on lui connaĂźt aujourd’hui — les vestiges de la guerre avaient laissĂ© les populations asiatiques mĂ©fiantes envers une trop grande influence de la patrie de l’oncle Sam Wilcox, 1966. MalgrĂ© tout, une once de curiositĂ© existait pour l’étranger Wilcox dĂ©clare qu’en 1960, 45 percent of all Far Eastern cinema-screen time was filled by American films; radio time in many countries was dominated by American popular music, and Time and Life were more accessible than many local publications » Wilcox, 1966 111. Le succĂšs de la propagation de la culture amĂ©ricaine semble ainsi reposer sur son accessibilitĂ©, sa disponibilitĂ© et sa simplicitĂ© Cismas, 2010. C’est l’origine de la culture populaire au sens littĂ©ral la culture du peuple qui surpasse celle des Ă©lites europĂ©ennes, laquelle Ă©tait souvent perçue comme inaccessible de fait de son raffinement. Certains considĂšrent mĂȘme que l’influence culturelle amĂ©ricaine s’apparente Ă  une amĂ©ricanisation du monde se dĂ©finissant comme a mass standardization of routine lifestyle and societal mindset [
], or American modernity as the social norm » Chun, 2012 504. Cela pousserait l’idĂ©e d’impĂ©rialisme amĂ©ricain encore plus loin, ne se limitant pas non plus Ă  l’influence institutionnelle, Ă©conomique et militaire, mais s’étendant Ă  une influence beaucoup plus subversive qui pĂ©nĂštre les mƓurs et les croyances jusqu’à les remplacer. La culture populaire ne vient pas chasser les traditions en les remplaçant par d’autres, mais vient crĂ©er un rĂ©seau de croyances et de valeurs qui rendent ces traditions non pertinentes, concrĂ©tisant ainsi leur hĂ©gĂ©monie culturelle. Certains États en Asie orientale souhaitent proposer une alternative et donc concurrencer l’hĂ©gĂ©mon culturel amĂ©ricain dans la rĂ©gion. Le Japon a, par exemple, conquis les Ă©crans de tĂ©lĂ©vision en Occident dĂšs la fin du 20e siĂšcle avec ses dessins animĂ©s et ses produits Ă©lectroniques rĂ©volutionnaires. Mais l’ùre Nintendo n’a pas fait long feu avant d’ĂȘtre mise au dĂ©fi par des compĂ©titeurs amĂ©ricains, rendus experts Ă  rĂ©pondre aux demandes des consommateurs. En ce sens, la propagation de la culture amĂ©ricaine a la forme d’une Ă©norme campagne marketing les valeurs soutenues par McDonald en tant qu’ambassadeur amĂ©ricain ne sont certainement pas trĂšs claires au premier coup d’Ɠil, mais sous les promesses de burgers juteux on retrouve les mĂȘmes concepts d’harmonisation, de standardisation, et de banalisation commoditization de la culture. MĂȘme aux endroits oĂč il existe des forces s’opposant Ă  l’arrivĂ©e de cette culture Ă©trangĂšre, on en observe tout de mĂȘme les traces ou des imitations, comme en Chine oĂč les copies des chaĂźnes de fast food amĂ©ricaines presque parodiques ont pu ĂȘtre aperçues dans les mĂ©dias voir Giang, 2011. Certains parlent d’une appropriation de la culture amĂ©ricaine dans l’environnement local, donc d’une adaptation d’un produit qui ne viendrait ni contester, ni remplacer la culture locale, mais plutĂŽt la complimenter en s’y adaptant Beck, Sznaider, et Winter, 2003. Et c’est en ce sens que l’influence amĂ©ricaine prend toute sa force elle institue un mode de vie alimentĂ© par un consumĂ©risme sans complexe qui ne change ni le contenant ni le contenu, mais qui propose un cadre de perception qui bouleverse la culture d’accueil. Ce processus est parfois appelĂ© mondialisation, pourtant il s’agit essentiellement de produits amĂ©ricains, d’idĂ©es amĂ©ricaines et de concepts amĂ©ricains dont il est question. Par exemple, l’inclusion d’un menu vĂ©gĂ©tarien chez McDonald en Inde ne rend pas le restaurant plus indien au contraire, cela renforce l’idĂ©e que le produit est ouvert d’esprit, qu’il demande Ă  plaire, et qu’il est prĂȘt Ă  se transformer pour ĂȘtre acceptĂ©. Pour le consommateur, la perception s’étend au pays d’origine sans difficultĂ©, au mĂȘme titre que made in China est souvent synonyme de mauvaise qualitĂ© dans leur esprit. La culture est probablement la facette de l’influence la plus insidieuse et difficile Ă  apprĂ©hender. Elle reste beaucoup moins affectĂ©e par les changements de gouvernement ou de politique, s’étant institutionnalisĂ©e d’une façon presque indĂ©pendante et crĂ©ant des liens en dehors du prĂ© carrĂ© de la politique. Mais la concrĂ©tisation d’idĂ©es nationalistes, sous la banniĂšre de Donald Trump, accuse quand mĂȘme des consĂ©quences sur l’influence culturelle amĂ©ricaine. Si le prĂ©sident rejette les effets de la mondialisation et des institutions internationales en bloc, il renie par le fait mĂȘme une partie de l’hĂ©ritage culturel construit par les AmĂ©ricains. Encore une fois pour cette forme d’influence, l’approche de Trump aura probablement des consĂ©quences nĂ©gatives dans le futur. Il est probable que les États-Unis perdent de leur crĂ©dibilitĂ©, et que cela se reflĂ©tera dans une perte de leur influence culturelle au profit d’autres joueurs. Pour l’Asie-Pacifique cela pourrait vouloir dire davantage de migration et de tourisme rĂ©gional ou vers diffĂ©rentes rĂ©gions, des Ă©tudiants se dirigeant vers d’autres universitĂ©s anglophones ou mĂȘme chinoises!, un support pour le dĂ©veloppement de marques locales, etc. La mondialisation se portera probablement bien sans son plus grand contributeur il reste Ă  savoir si quelqu’un prendra la relĂšve ou si le mouvement sera en mesure de continuer seul. Conclusion L’influence des États-Unis sur l’Asie, comme sur le reste du monde, est incontestable. Par leurs actions aprĂšs la Seconde Guerre mondiale, les États-Unis ont pris un rĂŽle de leader dĂ©mocratique, de grĂ© ou de force, agissant au nom du bien commun tout en protĂ©geant ses intĂ©rĂȘts particuliers avec une force parfois dĂ©mesurĂ©e. L’influence amĂ©ricaine a su s’harmoniser aux diffĂ©rentes pĂ©riodes de l’histoire, mobilisant le hard power en temps de guerre, et le soft power en temps de paix. GrĂące Ă  de nombreuses ententes dans la rĂ©gion, les États-Unis se sont imposĂ©s sur tous les tableaux pendant plusieurs dĂ©cennies. Cette puissance n’a toutefois pas Ă©tĂ© atteinte sans son lot de controverses entre les guerres et les retournements de gouvernement, les États-Unis se sont assurĂ©s d’établir des institutions dĂ©fendant leurs intĂ©rĂȘts sans toujours avoir une vision trĂšs philanthropique. L’arrivĂ©e Ă  la tĂȘte des États-Unis d’une administration brisant les normes et les politiques Ă©tablies en Asie est venue y chambouler l’ordre et le statu quo Ă©tablis. MĂȘme si l’influence amĂ©ricaine reste pour l’instant la plus forte en Asie, cela pourrait rapidement changer. La Chine a entamĂ© depuis plusieurs dĂ©cennies une expansion de son influence rĂ©gionale, devançant dĂ©jĂ  les États-Unis sur le plan Ă©conomique et diplomatique. Il reste que les États-Unis possĂšdent toujours une influence notable sur le plan culturel et grĂące Ă  leurs rĂ©seaux de dĂ©fense. Cependant, l’abandon du PTP a portĂ© un coup dur Ă  la crĂ©dibilitĂ© de l’AmĂ©rique en Asie, qui demande plus de partenariats Ă©conomiques et d’aide au dĂ©veloppement. De son cĂŽtĂ©, la Chine a saisi la balle au bond en lançant son projet pharaonique des nouvelles routes de la soie. Si les États-Unis respectaient leur promesse de quitter les alliances militaires en Asie, le balancier pourrait arrĂȘter de pencher en leur faveur. MĂȘme avec un retrait total des États-Unis dans la rĂ©gion, ce qui est peu probable, l’influence amĂ©ricaine ne disparaĂźtra pas rapidement. Sa contribution aux institutions internationales et Ă  la mondialisation est un hĂ©ritage qui est trop bien ancrĂ© dans le monde tel que nous le connaissons pour s’évanouir du jour au lendemain. Ainsi, l’influence des États-Unis perdurera probablement jusqu’à la prochaine transformation du monde international, avec ou sans leur volontĂ©. RĂ©fĂ©rences bibliographiques Allison, G. 2017. Destined for War Can America and China Escape Thucydides’s Trap? Boston, Houghton Mifflin Harcourt. Beck, U. et al. dir.. 2003. Global America? The Cultural Consequences of Globalization. Liverpool, Liverpool University Press. Beeson, M. 2004. hegemony and Southeast Asia The Impact of, and Limits to, Power and Influence. Critical Asian Studies, 36 3 445–462. Beeson, M. et Robison, R. 2000. Introduction Interpreting the crisis. Dans R. Robison, M. Beeson, K. Jayasuriya, et Kim, Politics and Markets in the Wake of the Asian Crisis. Londres Routledge. Bingham, W. 1949. American Responsibility in China. 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ce 19 juillet 2019 association des américains accidentels